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Le fonctionnement de l’intestin animal expliqué par le Dr Jutta Ziegler

L’intestin et sa colonisation par des micro-organismes (microbiome) est le plus important coordinateur du système immunitaire chez nos chiens et chats. Si nos animaux sont soudainement en proie à une diarrhée chronique, deviennent difficiles avec leur nourriture ou refusent complètement la nourriture en cas de démangeaisons, d’infections cutanées et/ou d’oreille, alors c’est souvent la scène du crime “intestin” et les conséquences peuvent peser sur tout l’organisme animal et même nous les propriétaires.
Il est donc important de déceler de tels troubles intestinaux en temps utile et de ne pas simplement d’essayer de traiter les symptômes, par ex. en changeant de marque de croquettes ou un traitement médicamenteux “miracle”.

Les chiens et les chats réagissent instinctivement pour leur bien-être. Soit ils refusent car ce n’est pas bon pour eux, soit ils gobent tout pour éliminer les excréments 5-6 fois par jour ou pour parer à une perte de poids.

La scène de crime «intestin» se constitue d’un système complexe, allant de la cavité buccale à l’anus. Le bon fonctionnement de l’estomac, de l’intestin grêle, du gros intestin et de la barrière protectrice “muqueuse” se détermine par le type de nutrition, les micro-organismes dans l’intestin et les influences externes telles que les médicaments, les antibiotiques, les vermifuges chimiques.

Un régime adapté à l’espèce

Avec un régime adapté à l’espèce avec de la viande crue, la production d’acide gastrique est stimulée et la viande décomposée. L’acide gastrique avec son pH de 1 à 1,5 tue les germes étrangers. De plus, l’acide gastrique empêche la propagation de bactéries pathogènes telles que Helicobacter pylori. Les protéines de la bouillie vont de l’estomac à l’intestin grêle. Elles y sont décomposées en des plus petites fractions protéiques «acides aminés» par des enzymes pancréatiques (protéases) qui divisent les protéines. Ainsi les voilà réabsorbées. Enfin elles pénètrent dans la circulation sanguine via la petite muqueuse intestinale et sont donc disponibles pour le métabolisme cellulaire. Dans l’intestin grêle, la membrane muqueuse est peuplée de micro-organismes (barrière intestinale) qui, comme un portier, contrôlent qui est autorisé à traverser la barrière. Sans pour autant perturber le système immunitaire.

La digestion des protéines doit se terminer à la fin de l’intestin grêle. La bouillie restante se libère dans le gros intestin, où les composants non digérés (fibres) se fermentent par les bactéries. La quantité de micro-organismes colonisés augmente énormément de l’estomac à l’intestin grêle en passant par le gros intestin et a des tâches différentes dans chaque zone. Les microorganismes de l’estomac des chiens et des chats s’étudient peu, mais on sait déjà qu’ils ont une sorte de fonction de filtrage des microorganismes de l’intestin (microbiome) et influencent ainsi la flore intestinale physiologique. Les micro-organismes ont de nombreux noms tels que Microorganismes et microbes. Il est important de comprendre que ces microbes communiquent entre eux et se multiplient selon la façon dont la communauté (flore intestinale) se soigne comme culture mixte.

La flore intestinale

La flore intestinale se divise en :

  • Une flore ‘immunitaire avec les souches bactériennes Eschericha Coli et Enterococci qui forme le système immunitaire. Elle  assure un équilibre entre les cellules immunitaires TH1 et TH2. Le système immunitaire étant équilibré, il ‘y a déréglage de la défense du corps où le système immunitaire ne parvient plus à distinguer « le bon » (par exemple, les aliments pour animaux) et « le mauvais » (comme les agents pathogènes).
  • Une flore protectrice avec le groupe des bactéries lactiques (Bifidobacterium et Lactobacillus) qui empêche la colonisation avec des germes pathologiques en acidifiant le milieu et renforce ainsi la barrière intestinale. Cela évite l’inflammation intestinale.
  • Une flore intestinale productrice de mucus et nourrissante (flore muco-créative) comprend les souches bactériennes Faecalibacterium prausnitzii et Akkermansia muciniphila, qui assurent une muqueuse intacte, la production de mucus protecteur et la nutrition des cellules intestinales.

Lorsque la flore intestinale saine se détériore par une alimentation de mauvaise qualité, des médicaments, des toxines environnementales ou des additifs dans les aliments industriels, les cellules épithéliales intestinales sont endommagées. La paroi intestinale devient de plus en plus perméable. La flore intestinale saine est remplacée par une flore à prédominance protéolytique et des bactéries pathogènes (par exemple Proteus, Klebsiella, variante E. Coli et Clostridia) déclenchent à terme l’inflammation de l’intestin. Cela se manifeste par des flatulences, des éructations, des crampes intestinales, des excréments graisseux et sanglants, des excréments fréquents. On peut constater aussi une émaciation, des vomissements, une agitation après l’alimentation et des changements dans la nature des animaux concernés.

La paroi intestinale

Avec une paroi intestinale perméable le système immunitaire va se dérégler, ce qui peut entraîner une intolérance à l’alimentation ou des allergies. Grâce à un contrôle de la flore intestinale pour les animaux, les origines s’identifient rapidement. La victime «flore intestinale animale» peut être secourue par des mesures appropriées.

La manière de procéder est très importante car seules des mesures cohérentes et ciblées réussissent le traitement à long terme. Si les mesures se limitent à éviter l’allergène sans tenir compte de la flore intestinale et de l’ensemble du tube digestif, ce n’est qu’une pause temporaire des symptômes. L’histoire du crime sur la scène du crime “intestin” continue.

 


Nos Conseils s’appuient sur différentes publications du Dr Jutta Zigler. Aucun traitement ou soin ne devrait être entrepris en se basant uniquement sur ces contenus. Il est fortement recommandé au lecteur de consulter un vétérinaire dûment homologué auprès des autorités sanitaires pour toute question relative а la santé et au bien-être d’animaux de compagnie. 

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